Le Maroc adoptera bientôt une Loi anti-Israël

On avait l’impression qu’en dépit de l’inexistence de relations diplomatiques conventionnelles entre Israël et le Maroc, ces deux pays entretenaient des relations officieuses, notamment au niveau commercial et au chapitre de l’échange d’informations névralgiques relatives à la Sécurité et à la lutte contre le terrorisme islamiste. Détrompons-nous!

D’après des informations rapportées par le très crédible Site Internet marocain, Maroc Flash Info -édi­tion mise en ligne le 7 octobre 2013-, des Députés Marocains, de la Majorité comme de l’Opposition, viennent de rédiger deux propositions de Loi qui interdiront très prochainement toute relation entre le Maroc et Israël.

Ce Projet de Loi prévoit entre 2 et 5 ans d’emprisonnement pour les “normalisateurs avec Israël” et des amendes pouvant atteindre 1 million de dirhams marocains (environ 1 million de dollars canadiens).

Les milieux panarabistes et islamistes marocains ont réussi à convaincre cinq Formations politiques siégeant au Parlement de Rabat d’avaliser ces deux propositions de Loi incriminant toute normalisation avec Israël.

La première proposition a déjà reçu le soutien de quatre Formations politiques de la Chambre des repré­sen­tants du Parlement marocain: le Parti islamiste de la Justice et du Développement (P.J.D.), le Parti du Progrès et du Socialisme (P.P.S.) -ces deux Partis politiques forment la majorité parlementaire du Gouvernement dirigé par le Chef du P.J.D., Abdelilah Benkirane-, l’Union Socialiste des Forces Populaires (U.S.F.P.) et l’Istiqlal -ces deux derniers Partis forment actuellement l’Opposition officielle au Parlement de Rabat.

La deuxième proposition de Loi est une initiative du Parti progressiste Authenticité et Modernité (P.A.M.).

Ces deux Textes de Loi, qui seront adoptés prochainement par la Plénière du Parlement marocain, ont pour objectif de renforcer l’arsenal juridique contre les “échanges commerciaux”, “financiers”, “bancaires” et les “opérations d’assurances” avec Israël. Une restriction concerne également “la participation de Marocains ou de résidents au Maroc à des acti­vi­tés ayant lieu en Israël”. Dans la ligne de mire des Députés marocains: la culture, la politique, le sport et l’éco­no­mie (Article 4). Cette interdiction affectera aussi les rencontres organisées au Maroc auxquelles participeraient des Israéliens. D’après cette proposition de Loi, la présence d’Israéliens sera désormais “strictement interdite”.

Les interdits énoncés seront secon­dés par des sanctions très sévères: entre “2 et 5 ans” d’emprisonnement et des amendes oscillant entre “100000 et 1 million de dirhams marocains”.

Visiblement non satisfaits par ces sanctions, les Députés du P.J.D., du P.P.S., de l’U.S.F.P. et de l’Istiqlal ont suggéré l’ajout de peines dites “accessoires”, en parfaite conformité avec l’Article 36 du Code pénal marocain: “l’interdiction légale”, “la dégradation civique”, “la suspension de l’exercice de certains droits civiques, civils ou de famille”, “la perte ou la suspension du droit aux pensions versées par l’État et les Établissements publics” et “la confiscation partielle des biens appartenant au condamné”…

Les Rédacteurs de ces deux Textes de Loi ont savamment évité de mentionner les quelque 900000 Israéliens d’origine marocaine. Force est de rappeler que plusieurs milliers d’Is­raé­liens de souche marocaine visitent chaque année le Maroc. Les Députés Marocains promouvant sans ambages le boycott contre Israël estiment que les Marocains qui ont choisi la nationalité israélienne sont aussi visés par cette “Loi restrictive”.

Les Autorités marocaines s’ap­prêtent-elles à interdire l’entrée au Maroc aux Israéliens originaires de ce pays? Une telle mesure, très discri­mi­na­toire, n’est-elle pas en contradiction avec la politique menée depuis plusieurs années par les Autorités marocaines tendant à renforcer les liens avec la Communauté juive marocaine d’Israël?

“Une politique qui commence à porter ses fruits. Les arrivées de touristes en provenance d’Israël étant en nette progression”, selon Maroc Flash Info.

Grand embarras dans les cénacles politiques marocains depuis l’annonce de ce Projet de Loi foncièrement anti-israélien: un membre du gouvernement dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane, Hakima El Hiti, Députée du P.M.P., Ministre déléguée de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, a reconnu officiellement avoir visité Israël. Se défendant de toute accusation de norma­li­sa­tion avec Israël, la nouvelle Mi­ni­stre a tenu à préciser que sa visite remontait aux années où Israël avait un Bureau de liaison à Rabat. Une Antenne israélienne fermée en 2001 par le Roi Mohammed VI.

Étonnamment, la proposition de cette Loi anti-israélienne arrive au moment où les Autorités marocaines ne cessent de courtiser Yad Vashem pour que cette Institution israélienne confère à feu le Roi Mohammed V le Titre de Juste parmi les Nations pour avoir protégé la Communauté juive marocaine pendant la Deuxième Guerre mondiale, lorsque les Lois antisémites du Gouvernement de Vichy furent promulguées. Mohammed V refusa d’appliquer cette législation antisémite à ses sujets de confession juive.

 

The Moroccan Parliament has tabled two bills that would severely punish any interaction between Morocco and Israel.