Les prouesses d’Israël dans le High-Tech

Les Centres de ‘transfert technologique’ sont une des cartes maîtresses du Modèle High-Tech d’Israël .

La grande réussite du Modèle High-Tech bâti par les Israéliens réside dans un réseau orga­ni­sa­tion­nel très efficace où des Universités, des Instituts de Recherche et des Compagnies privées oeuvrant dans les créneaux de la Haute Technologie collaborent très étroitement.

Ces dernières années, des Partenariats entre des Institutions académiques pu­bliques israéliennes et des Entreprises privées locales ou étrangères ont mené à des découvertes scientifiques et technologiques majeures.

Les premières ont apporté leur savoir-faire éprouvé dans le domaine de l’innovation technologique et scientifique et les deuxièmes ont mis en oeuvre toute leur expertise organisationnelle et investi des fonds substantiels, qui ont permis à des Équipes de Recherche chevronnées d’aboutir à des résultats très probants.

Pour faciliter une collaboration soutenue entre leurs Centres de Recherche et des Sociétés privées, les principaux Instituts scientifiques et Universités israéliens ont créé des Centres de “transfert technologique”.

Principal objectif de ces Centres de “transfert technologique”: s’assurer que les inventeurs d’un procédé ou d’un appa­reil scientifique ou technologique potentiellement commercialisable recevront une juste part des retombées économiques qui seront éventuellement engendrées par la découverte en question. Ces Centres de  “transfert technologique”, qui ont un statut privé, sont des filiales à 100% de l’Université ou de l’Institut scientifique impliqué dans un Projet de recherche. Ainsi, l’Université de Tel-Aviv a son propre Centre de “transfert technologique”, appelé Ramot, l’Institut des Sciences Weizmann a un Centre analogue, appelé Yeda, l’Université Hébraïque de Jérusalem s’est dotée aussi depuis 1964 d’un Centre de “transfert technologique”, dé­nom­mé Yissum…

Ces Centres de “transfert technologique” détiennent les Brevets et vendent des Licences de commercialisation à des Entreprises privées. Un grand avantage de ce Système pour les Universités et les Instituts de Recherche israéliens: les Centres de “transfert technologique” sont exonérés d’impôts.

Des Partenariats étroits entre le Secteur public et l’Industrie privée se sont avérés très bénéfiques pour les deux parties.

Par exemple, le Co­paxone, un médicament pour traiter les scléroses multiples, com­mercia­li­sé dans le monde entier par la multinationale pharmaceutique israélienne Teva, firme leader au niveau mondial des médicaments génériques, a été conçu par une Équipe de chercheurs de l’Institut des Sciences Weizmann.

En 2012, Yissum, le Centre de “transfert technologique” affilié à l’Université Hébraïque de Jérusalem, a enregistré des revenus records de 97 millions de dollars américains, dont 47,5 millions provenaient de la commercialisation de Licences auprès de Sociétés privées.

Le Centre de “transfert de technologique” de l’Institut Technion, appelé T3, a mis sur le marché des médicaments et des instruments chirurgicaux développés par des chercheurs de cette prestigieuse Institution académique spécialisée dans les domaines de l’Ingénierie, l’Informatique et la Haute Technologie. On attribue les nombreux succès du Centre de “transfert technologique” T3 au fait que l’Institut Technion offre également un Programme de Maîtrise en Administration des Affaires (M.B.A.) et enseigne à ses étudiants comment concevoir un Business Plan et valoriser la propriété intellectuelle.

Guy Breton, Recteur de l’Université de Montréal, qui a dirigé dernièrement une Mission académique en Israël à laquelle ont participé une dizaine de Doyens et Professeurs de plusieurs Facultés de cette Institution universitaire francophone mont­réa­laise, a été “très impressionné” par les Centres de “transfert technologique” dont se sont dotés les principaux Instituts de Recherche et Universités israéliens.

“Ces Centres de “transfert technologique” sont un très grand atout pour le Réseau universitaire israélien. Je crois qu’il y a dans ce Système très performant un élément culturel inhérent à l’esprit entrepreneurial que les Israéliens ont développé au fil des années. Il ne s’agit pas seulement de l’organisation et du bon  fonctionne­ment d’Équipes de chercheurs che­vron­nés. Les chercheurs israéliens ne se sentent pas menacés dans leur autonomie par l’implication de Compagnies privées qui ne leur dictent pas ce qu’ils doivent chercher, mais qui sont là pour aider ces derniers à transformer leurs bonnes  idées en des produits et des services potentiellement commercia­lisables”, nous a dit Guy Breton au cours d’une entrevue qu’il a accordée au Canadian Jewish News.

La “culture” et le “langage com­mun” que les Équipes de chercheurs israéliens et les Compagnies qui les appuient dans leurs démarches ont développés est l’une des “caracté­ri­stiques majeures” de ce Système de Partenariats fructueux bâti entre le monde universitaire et de la Recherche scientifique et le monde des Affaires, a constaté Guy Breton.

“Le modèle concocté par les Israéliens est très intéressant pour les Québécois. En Israël, il n’existe pas, comme c’est le cas au Québec, une césure entre l’Université et ses chercheurs, l’innovation tech­no­lo­gique et les Entreprises privées, dit-il. On sent qu’il y a beaucoup plus de continuum dans le monde universitaire et de la Recherche scientifique israélien.”

In an interview, Guy Breton, rector of the Université de Montréal, who recently led an academic mission to Israel, talks about the advantages of Israel’s technology transfer companies, which enable exchanges between the university and businesses in working to develop new technologies.